Pourquoi choisir la radiologie comme spécialité en Suisse ?

Bronchial Carcinoid

En Suisse, la radiologie est une spécialité qui est relativement peu demandée. Contrairement à la France, où la radiologie reste l'une des spécialités les plus demandées lors du concours classant de fin d'étude (ECN), au 12ème rang pour l'année 2021, la radiologie reste une formation post-graduée boudée par les étudiants suisses. En effet, pratiquement aucun étudiant ne souhaite d'emblée se lancer dans ce cursus. Nous le voyons bien lors les stages pré-gradués (obligatoires ou à choix), en discutant avec les médecins stagiaires. Au contraire, les étudiants suisses recherchent beaucoup plus des spécialités médicales, avec la médecine générale en tête. Au travers de ce billet, je voulais revenir sur les raisons pour lesquelles chaque étudiant devrait au moins envisager cette magnifique spécialité. 


Une spécialité d'avenir : 

Contrairement à ce que l'on peut lire ou entendre parfois, le métier de radiologue ne va pas disparaître (au moins durant notre vivant). Les solutions d'IA, très en vogue actuellement ne remplaceront absolument pas le travail du radiologue. Quiconque ayant déjà travaillé avec des outils d'IA partagera mon avis. Les algorithmes actuellement en développement ou au travail ont besoin d'un dataset (données initiales) d'une qualité suffisante et en nombre suffisant. Cela pose un problème immense pour les maladies rares, où les machines n'arrivent pas à rivaliser avec le cerveau et les yeux du radiologue qui arrivent à associer une trouvaille radiologique sur un examen et un souvenir d'une lecture dans un livre ou d'une présentation lors d'un congrès. Les machines sont aussi incapables de reconnaître un examen "normal", en raison de l'énorme variabilité qu'il existe chez des corps humains en bonne santé. Au contraire, ces outils informatiques, une fois intégrés au workflow du radiologue dans sa pratique clinique lui feront gagner un temps précieux (automatisation du décompte ou de la mesure de lésions par exemple), permettront un triage des examens urgents pour que le radiologue puisse les interpréter en priorité, permettront des caractérisations quasiment histologiques des lésions (grâce à la radiomique) ou encore diminueront le risque d'erreur (filets de sécurités avec popup pour signifier que l'algorithme a identifié une anomalie sur un examen récemment interprété). Finalement, les demandes d'examens radiologiques sont en explosion ces dernières années, avec une croissance à deux chiffres du nombre d'examens réalisés dans la plupart des centres, et les médecins cliniciens sont de plus en plus dépendant des images raidologiques pour diagnostiquer ou suivre une pathologie. 


Au centre de notre travail, le patient : 

On a souvent l'image du radiologue d'un personnage asocial vivant dans le noir. Ce n'est absolument pas le cas. Evidemment, le radiologue passe la majorité de son temps derrière un écran. Mais il passe quand même une parttie non négligeable de son temps à discuter avec les cliniciens dans les colloques notamment des présentations radiologiques. Certaines sur-spécialités de la radiologie impliquent évidemment plus de contact réel avec les patients (sénologie, imagerie musculosquelettique, pédiatrie et évidemment radiologie interventionnelle). A chaque étape d'une prise en charge thérapeutique, le radiologue interviendra et gardera une excellente vue d'ensemble de chaque projet de soin. Des nouveautés technologiques en perspective : la radiologie a déjà connu plusieurs révolutions, notamment avec l'arrivée du CT et de l'IRM. L'histoire ne va pas s'arrêter là. Les pipelines des constructeurs sont remplis de nouveautés qui bouleverseront (positivement) la médecine. L'imagerie CT spectrale, qui commence tout juste son développement clinique, permettra de mieux caractériser la matière imagée par scanner. Le scanner par comptage photonique permettra bientôt une résolution inégalée. Toutes ces nouveautés technologiques de rupture renforceront les capacités diagnostiques des radiologues. 


Une formation relativement courte et bien construite : 

En Suisse, la formation FMH en radiologie dure 5 ans. Les modalités du cursus post-gradué peuvent être facilement consultées sur le site de l'IFSM/FMH. Tous les hôpitaux périphériques de catégorie A (Sion et Neuchâtel) ainsi que les hôpitaux universitaires (Lausanne, Genève, Fribourg) offrent ces formations. Il est fréquemment demandé au candidat radiologue de faire une année clinique (médecine ou chirurgie) avant de débuter ses 5 ans de radiologie. En effet, une expérience et des connaissances cliniques sont extrêmement utiles en radiologie. Deux examens viendront paver la formation des radiologues. Le premier, ayant lieu en général au début du cursus post-grade concerne les bases physiques et la radioprotection,  l'anatomie, l'appareillage radiologique, la pharmacologie et les bases légales de l'exercices. Le second valide les connaissances cliniques et pratiques de la radiologie et se déroule en général durant la 4ème ou la 5ème année. 


Des débouchés favorables : 

Au terme de leur formation de spécialiste (i.e. à la fin de l'internat) travaillent en général 1 ou 2 ans comme chef de clinique dans une structure hospitalière publique. Durant ces périodes, le chef de clinique perfectionne ses connaissances dans un ou plusieurs domaines d'expertises (neuro-ORL, musculosquelettique, cardiovasculaire, thoracique, pédiatrie, sénologie et imagerie de la femme, oncologie, radiologie interventionnelle, etc.). Certaines de ses sur-spécialisations sont validées par un examen suisse ou européen. Les possibilités de travailler sont ensuite variées, nombreuses et assez fréquentes. La plupart des radiologues rejoindront un gorupe (Affidea, 3R, etc.) ou une clinique (Hirslanden, Genolier, etc.). D'autres s'orienteront vers un poste hospitalier universitaire ou en périphérie. La plupart des radiologues installés dans le privés travaillent à temps partiel. Les salaires sont excellents, tant pour le privé que le public. 


Qualité de vie : 

C'est un des grands points positifs de notre spécialité. Hormis ceux qui feront de la radiologie interventionnelle, les gardes et astreintes sont exceptionnelles. Les possibilités d'exercice sont possible partout, dans les petites comme dans les grandes villes. Puisqu'il s'agit toujours d'une pratique en équipe, il est plus facile d'accorder vacances et congés divers (y.c. parental) avec le travail. Finalement, l’avènement de la téléradiologie permettra probablement de plus en plus d’exercer à distance sans dérader la qualité de travail. 


Pour toutes ces raisons, la radiologie représente une spécialité d'avenir, multidiscplinaire, très variée et offrant une excellente qualité de vie. Pensez-y et n'hésitez pas à nous rendre visite pour découvrir notre belle spécialité.

Recherche dans ce blog

Articles récents